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Photo du rédacteurForum Grosselin

Chantier "Activités" (prévu 2021)

127’000 m2 de surfaces d’activités, pour quoi faire?


Le lancement du chantier "Activités" est prévu en 2021, avec pour objectif de déboucher sur des propositions concrètes et opérationnelles. Comme celle d’une “régie citoyenne” chargée de gérer un  tiers  des surfaces d’activités économiques, pour des projets essentiellement à vocation d’utilité publique mais économiquement autonomes, proposition qui a remporté la Bourse cantonale du développement durable 2020. vidéo


Imaginez un instant un quartier où les arcades sont occupées par des activités qui ont été choisies par et pour les habitants, avec pour objectifs la qualité de vie pour tous les êtres vivants. Dans le quartier des Vergers, à Meyrin, la démarche participative basée sur ces principes a permis de faire émerger toute une filière alimentaire « de la fourche à la fourchette et du radis à la planète ». Réunissant paysans, artisans, clients et restaurateurs, cette démarche est unique en Suisse à notre connaissance. En remplaçant les dogmes du profit et de la concurrence par la mise en commun des besoins des producteurs, des artisans et des mangeurs, les citoyens des Vergers - avec l’aide de la commune de Meyrin et des coopératives - sont en passe de développer un modèle alimentaire en circuits courts. Ce nouveau modèle alimentaire pourrait contribuer à régénérer les sols, relancer l’agriculture paysanne dans le canton et fournir une alimentation de qualité à des prix inférieurs à ceux du marché. Les coopératives d’habitation, de leur côté, ont déjà amplement démontré qu’un modèle économique basé sur la coopération et l’intérêt collectif permettait de fournir des logements d’excellente qualité, économes en énergie et avec des loyers bien inférieurs à ceux du marché.


Imaginons maintenant que ces principes soient étendus à la majorité des surfaces d’activités d’un quartier comme Grosselin. Avec des conditions favorables et une incitation crédible de la part des autorités, du Forum et des coopératives, nous pourrions voir émerger des activités économiques citoyennes autour de l’habitat, de l’alimentation, de la mobilité, de la santé et du bien-être, du recyclage, des habits, de la culture, de l’art et de l’artisanat, de l’animation, de la facilitation, des nouveaux modes de gouvernance, des loisirs, des assurances, de la gestion de l’eau et de l’énergie, de la protection de la nature… le tout autour d’une monnaie locale qui nous garantit que les plus-value économiques restent dans le quartier et le canton. A titre d’exemple, on pourrait imaginer une filière de fabrication et réparation d’habits à partir de chanvre ou de lin cultivé localement. On pourrait imaginer la création d’un service de santé publique qui se soucie d’abord de la prévention et du bien-être social avec un premier accueil gratuit dans le quartier. On pourrait imaginer tout un service de réparation /recyclage « pour faire durer les objets » plutôt que de programmer leur obsolescence.


A noter que tous ces projets, une fois lancés, ont pour vocation d’être à la fois d’intérêt public et autonomes financièrement. Ainsi, il s’agit ni plus ni moins que de bénéficier de l’émergence d’une petite ville pour répondre aux grands défis de notre époque :


  • Défis économiques tels que dynamiser l’économie locale en circuits-courts, relancer l’artisanat et les savoirs-faire locaux pour tendre vers la résilience, créer des emplois de qualité avec de nouvelles vocations en lien avec les enjeux de notre époque, capter localement les plus-value issues des activités économiques...


  • Défis écologiques tels que tendre vers le zéro carbone et zéro déchets, régénérer les sols et la biodiversité, réduire les consommations d’eau et d’énergie, développer de nouvelles techniques et savoir-faire, sensibiliser et former les citoyens du quartier...


  • Défis sociaux tels que donner vie au quartier, le rendre attrayant, inclusif et générateur de liens tout en réduisant les inégalités et en aidant les moins favorisés.


La naissance du quartier Grosselin, avec ses 127’000m2 de surfaces d’activités, avec des artisans déjà présents sur le périmètre ou à proximité, avec sa future population de 7 à 8’000 habitants, nous offre une occasion unique de relever ces défis.

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